Far West
En parcourant les pistes d'aventure avec l'Enduro
En septembre 2025, nous avons entamé avec nos Suzuki V-Strom 800 DE un voyage qui, pour nous passionnés de moto, dépassait de loin une simple balade à travers des paysages époustouflants. C'était une plongée au cœur de l'histoire du Far West. Nous avons parcouru des routes et des cols empruntés il y a plus de 200 ans par des explorateurs, des aventuriers et des diligences. L'asphalte et le gravier se mêlaient à des récits de courage, de privations, d'esprit pionnier et de persévérance. Chaque kilomètre parcouru renforçait l'évidence : notre technologie moderne rend l'aventure plus confortable, mais l'esprit, l'élan vers l'avant, le goût de la découverte, eux, restent intemporels.
Pourquoi le Far West a-t-il l'air si différent ?
Lorsque l'on évoque le Far West en Europe centrale, des images du Texas apparaissent immédiatement à l'esprit : des prairies sans fin, des déserts poussiéreux, un soleil brûlant et des cavaliers traversant une chaleur torride. Cette représentation est profondément ancrée dans notre imaginaire, mais elle tient plus de Hollywood que de l'histoire réelle. L'industrie cinématographique américaine, basée en Californie, tournait ses westerns de préférence à proximité en Arizona, dans le Nevada ou dans des décors emblématiques comme Monument Valley. Ces paysages offraient la scène parfaite pour des héros comme John Wayne ou Clint Eastwood. Ainsi, le "Far West" est devenu synonyme de soleil, de sable et de duels au colt à la lueur du crépuscule. Cependant, la réalité était plus complexe et géographiquement beaucoup plus vaste. Le véritable Ouest couvrait d'immenses territoires entre le Mississippi et le Pacifique, incluant Montana, Wyoming, Colorado et Idaho. Là-bas se déroulait un autre volet de l'histoire, souvent plus rude : la ruée vers l'or, le commerce des fourrures, la construction ferroviaire et les conflits acharnés entre colons et peuples autochtones principalement dans des régions froides, montagneuses, façonnées par des forêts profondes, la neige et un climat rigoureux. L'Idaho, à l'époque du Far West, était un véritable territoire frontalier une frontière au sens originel. Pourtant, Hollywood ayant raconté ses histoires dans le désert, cet Ouest nordique, alpin, est resté largement invisible. Ainsi, nous Européens pensons toujours au « Far West » en termes de chaleur accablante et de tireurs solitaires dans la poussière, alors que le véritable Ouest était souvent dans le froid, le silence et une nature sauvage indomptée.
Chapitre 1 : La Red Rock Stage – Grande vitesse sur roues en bois
Nous avons roulé exactement là où, depuis 1866, la légendaire Red Rock Stage laissait ses traces. Chaque jour, elle parcourait environ 125 miles de Red Rock dans le Montana à Salmon dans l'Idaho. Huit diligences par jour, pour un total de 14 Concord-Coaches et 12 wagons étaient mobilisés une prouesse logistique au XIXe siècle. Pour garder la route en activité, environ 90 chevaux étaient prêts aux stations le long du parcours.
Un billet coûtait à l'époque 8 dollars, ce qui représentait une petite fortune pour beaucoup. En retour, il n'y avait aucune garantie de confort : poussière en été, tempêtes de neige en hiver, chemins boueux au printemps. Les attaques, les voitures renversées ou les chevaux blessés faisaient partie du quotidien. Le col de Lemhi était particulièrement redouté, là où les diligences devaient descendre en « double rough-locked » : les roues bloquées et sécurisées avec des chaînes pour éviter de dévaler la pente de manière incontrôlée.
Nous avons imaginé les voyageurs d'autrefois serrés dans les voitures, tandis que le vent sifflait à l'extérieur. Aujourd'hui, nous passons en trombe avec nos V-Strom 800 DE sur ce même col. 84 chevaux, contrôle de traction et éclairage LED un confort dont les gens d'il y a 150 ans ne pouvaient rêver. Mais il reste une constante : ce frisson intérieur, lorsqu'on se tient au sommet du col et qu'on regarde vers le bas. Et la volonté d'entreprendre l'étape suivante.
Beaucoup de vieux ranchs, qui servaient autrefois de stations de changement de chevaux, existent encore. Pour nous, ce sont des spots photo parfaits autrefois, c'étaient des lieux où les voyageurs prenaient rapidement un café, échangeaient les chevaux et continuaient leur route. Aujourd'hui, nous marquons une pause pour respirer, contempler le paysage et réaliser que chaque long voyage est constitué de nombreux petits arrêts.
Chapitre 2 : La ligne de partage des eaux – Là où un rêve s'est brisé
L'un des moments les plus émouvants de notre tournée : la traversée du col de Lemhi sur la Continental Divide, la ligne de partage des eaux centrale de l'Amérique du Nord. C'est ici que se détermine la direction de l'écoulement des rivières. Vers l'est, elles rejoignent le Missouri, puis le Mississippi, et finalement le golfe du Mexique. Vers l'ouest, elles s'écoulent dans le Columbia River et continuent vers le Pacifique.
Pour nous, motards, c'est un point géographique fascinant, mais pour l'expédition de Lewis et Clark en 1805, c'était un tournant historique. Leur mission était de trouver une voie navigable continue la légendaire « Northwest Passage » de l'Atlantique au Pacifique. En arrivant ici, ils ont compris : il n'existe pas de voie navigable. À la place, de puissantes montagnes Rocheuses se dressaient devant eux.
Lewis et Clark ont dû abandonner leurs bateaux et obtenir des chevaux des Shoshones pour continuer. Cette prise de conscience a été un choc pour l'expédition, mais aussi une preuve de leur détermination. C'est exactement ici qu'ils ont réalisé : l'Amérique du Nord ne peut pas être traversée simplement par bateau de côte à côte. Le rêve d'une simple traversée était brisé mais l'aventure se poursuivait.
En traversant la Continental Divide sur nos Suzuki, nous étions conscients de l'importance historique de ce lieu. À chaque coup d'accélérateur, à chaque regard vers la vallée, nous avions le sentiment d'être non seulement des motards, mais aussi de modestes conteurs de l'Histoire.
Chapitre 3 : Sacajawea – la femme qui a ouvert la voie vers l'Ouest
À Salmon, dans l'Idaho, nous avons fait une halte dans un lieu qui est inextricablement lié à l'histoire de l'Ouest. C'est ici qu'est née vers 1788 Sacajawea, une jeune femme shoshone. À seulement 16 ans, elle s'est jointe à l'expédition de Lewis et Clark, accompagnée de son mari Toussaint Charbonneau et de leur petit fils Jean Baptiste.
Son rôle fut crucial : - Interprète : Elle parlait le shoshone et un peu le hidatsa, et a aidé à éviter les malentendus lors des rencontres avec les tribus. - Symbole de paix : Sa présence avec un bébé montrait aux peuples autochtones que l'expédition n'avait pas d'intentions hostiles. - Guide : Elle a aidé à trouver des routes sûres à travers les Rocheuses et a conduit l'expédition vers des lieux qui auraient été difficilement accessibles sans elle.
Au col de Lemhi, elle a contribué à organiser des chevaux auprès des Shoshones sans ces animaux, l'expédition aurait probablement échoué. Aujourd'hui, le Sacajawea Interpretive, Cultural & Educational Center à Salmon perpétue son héritage. Pour nous, ce n'était pas seulement une visite de musée : c'était un moment où nous avons ressenti que les vrais héros ne sont pas toujours ceux qui sont en première ligne. Souvent, ce sont les compagnons silencieux, intelligents et courageux qui font toute la différence.
Sacajawea est décédée jeune, vers 1812. Mais sa mémoire perdure à travers des monuments, des livres scolaires et même sur une pièce d'un dollar. Pour les habitants de l'Idaho, elle demeure à ce jour un symbole de courage et de guidance. Et pour nous motards, voyager dans sa région natale était une expérience émouvante.
Conclusion : L'aventure, hier comme aujourd'hui
Notre Suzuki V-Strom 800 DE s'est révélée être le partenaire idéal : un bicylindre de 776 cm³ au fonctionnement souple, offrant assez de puissance pour les cols et les longues lignes droites. Le châssis : débattement de 220 mm, roue avant de 21 pouces parfait pour le gravier et les sentiers difficiles. Et un confort maximal : même après de longues étapes, la moto reste agréable à conduire.
Bien sûr, il manque des fonctionnalités de luxe comme le régulateur de vitesse ou les poignées chauffantes. Mais cela convient parfaitement à ce voyage : pour explorer le Far West, on n'a pas besoin de gadgets, mais de fiabilité et de la volonté de continuer.
Notre périple nous a enseigné que l'aventure n'a jamais été simple. Que ce soit à cheval, en bateau ou à moto il faut du courage, de la persévérance et la disposition à s'essayer à de nouvelles choses. Lewis et Clark avaient Sacajawea, les lignes de diligence leurs chevaux et conducteurs et nous avons nos V-Stroms, qui nous transportent en toute sécurité à travers les Rocheuses.
En fin de compte, nous réalisons que les histoires d'hier rendent nos voyages d'aujourd'hui si exceptionnels. Chaque col, chaque ville, chaque ancien sentier est plus qu'un simple paysage c'est un morceau d'histoire que nous redécouvrons à chaque kilomètre parcouru.
Notre équipement pour le grand voyage
- Moto : Suzuki V-Strom 800DE robuste, fiable, aventurière : Infos et prix
- Pneus : Dunlop Trailmax Raid équilibre parfait entre route et gravier : Infos
- Bagages : SW-Motech PRO Rearbag léger et indestructible : Prix et infos PLUS Sacoche de réservoir étanche pour équipement photo
- Vêtements : Vanucci VAJ-4 / VAT-6 / VAG-4 / VAB-10 testé de 1°C à 30°C : Lien pour la veste chez LOUIS
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- Casque : ARAI Tour-X5 confort premium pour longues distances : Infos et décors